Le Fort d'Émines, situé entre les villages d'Émines et de Saint-Marc, est l'un des neuf forts construits entre 1888 et 1892 autour de Namur, en Belgique. Conçu par le général Henri Alexis Brialmont, ce fort faisait partie de la Position Fortifiée de Namur, un ensemble de défenses destiné à protéger la ville et à assurer la neutralité belge face aux menaces potentielles de la France et de l'Allemagne.
Le Fort d'Émines est un exemple typique de l'architecture militaire de la fin du XIXe siècle. Construit en béton non armé, un matériau innovant pour l'époque, il adopte une forme triangulaire entourée d'un fossé de 6 mètres de profondeur et de 8 mètres de largeur. Cette conception visait à minimiser les angles morts et à offrir une défense optimale contre les assaillants. Le fort était équipé de casemates et de tourelles blindées abritant des canons de différents calibres, notamment des pièces de 57 mm pour la défense rapprochée et des canons de 120 mm, 150 mm et 210 mm pour des cibles plus éloignées.
Stratégiquement positionné au nord de Namur, le Fort d'Émines avait pour mission de couvrir l'intervalle entre le Fort de Suarlée et le Fort de Cognelée, tout en surveillant la route et la ligne ferroviaire reliant Namur à Wavre. Son emplacement permettait de contrôler les axes de communication et de transport, essentiels pour la défense de la région.
Lors de la Première Guerre mondiale, en août 1914, le Fort d'Émines fut le théâtre de violents combats. Le 23 août, il subit des bombardements intensifs de l'artillerie allemande, incluant des tirs d'obusiers de 420 mm, surnommés 'Grosse Bertha'. Après avoir essuyé environ 2 000 obus, les conditions à l'intérieur du fort devinrent insoutenables, contraignant la garnison à se rendre le 24 août. Cette reddition s'inscrit dans le contexte plus large de la chute de la Position Fortifiée de Namur, qui, malgré une résistance acharnée, ne put empêcher l'avancée allemande.
Aujourd'hui, le Fort d'Émines est relativement bien préservé dans son état de 1918. Bien qu'il soit fermé au public, des visites peuvent être organisées sur demande. Le fort propose une exposition composée de vingt-et-un panneau retraçant l'évolution de l'armement portatif, de l'artillerie, des uniformes de l'armée belge, des fortifications et de la défense du territoire, y compris la Position Fortifiée de Namur, de 1914 à 1940.
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